Au début du confinement, tous les espoirs étaient permis. Les hommes, enfermés dans cette sphère domestique à laquelle ils échappent d’habitude, allaient enfin se rendre compte de la charge de travail que représente la gestion d’un foyer. Ils allaient voir que les repas ne se cuisinent pas tous seuls, que les frigos ne se remplissent pas par eux-mêmes, que les toilettes ne sont pas récurées par un lutin magique, que les enfants sont des êtres exigeants qui doivent être maintenus en vie, etc, etc. Les hommes, tout autant confinés que les femmes, n’allaient plus avoir d’excuses pour ne pas lever le petit doigt chez eux. Plus de « mais je rentre tard, moi ! » Plus de présentéisme opportun, plus de réunions à rallonge, plus de virées entre potes au café du coin.
Las : la révolution ne semble pas avoir eu lieu. De nombreuses femmes rapportent, au contraire, se sentir plus débordées que jamais, et avoir une charge mentale de la taille d’un stade de foot.
Une enquête Harris Interactive destinée à mesurer l’impact du confinement sur les inégalités a même révélé que « 54% des femmes consacrent plus de deux heures par jour aux tâches domestiques ou éducatives, contre seulement 35% des hommes ». 63% des femmes interrogées rapportent par ailleurs être celles qui « préparent le plus souvent les repas », et elles sont 56% à estimer passer plus de temps sur l’aide aux devoirs.
Et à côté de ça, aux Etats-Unis, le monde de la recherche voit ses membres masculins soumettre 50% de publications en plus que d’ordinaire, comme s’ils bénéficiaient soudain d’un excès de temps libre.
« J’ai l’impression de vivre la vie d’une femme au foyer des années 1950, entièrement dévouée et dédiée à la maison et aux enfants », rapporte Carole, 38 ans, dans un article publié sur Madame Figaro.
Les femmes interrogées par les médias sont nombreuses à partager ce ressenti : l’impression de crouler sous les tâches domestiques, de voir leur profession passer au second plan, et plus globalement de ne plus avoir une minute à elles – alors même que le temps devrait, en cette période inédite, revenir enfin en leur possession.
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Depuis trente ans, les chiffres en matière d’inégalités domestiques ne bougent pas. Les femmes réalisent toujours 72% des tâches domestiques et 65% des tâches parentales. En onze ans, le temps moyen consacré par les femmes aux tâches ménagères a baissé de 22 minutes (il est passé de 3h48 en 1999 à 3h26 en 2010), alors que celui des hommes n’a augmenté que d’une minute, passant de 1h59 à 2h.
Et c’est là que se pose la question. LA grande question.
Mais que foutent les hommes ? (OK, j’attrape mes pincettes : la majorité des hommes). Comment se fait-il qu’ils ne prennent toujours pas leur part, même lorsqu’ils passent leurs journées à la maison ? Comment peut-on expliquer le fait que, même retranchés chez eux, ils continuent à dédaigner des tâches domestiques et éducatives qui leur reviennent pourtant de manière égale ?
Face à ce térébrant mystère, voici quelques éléments de réponse.
I – Nous n’éduquons pas les hommes aux tâches domestiques
Depuis des siècles, il a été décidé que la sphère domestique serait le royaume des femmes. Celles-ci ont été assignées aux tâches ménagères et au soin des enfants, sous la justification bien commode que c’est « dans leurs gènes ». Leurs compétences ainsi naturalisées, il n’est guère étonnant qu’elles se retrouvent assignées d’office aux tâches domestiques au moment de la mise en couple. Des siècles de conditionnement patriarcal nous contemplent…
A l’opposé, les hommes grandissent dans l’idée que leur « place » ne se trouve pas à l’intérieur du foyer, mais à l’extérieur. Le travail, l’esprit, l’aventure, voilà qui est leur domaine – ce à quoi ils sont voués. Bien joué les gars, il est vrai que la sphère publique est un peu plus excitante que la salle à manger ! Le foyer familial est le lieu de reproduction de cette division sociale. Quand on grandit dans un environnement dit « traditionnel » – papa au boulot, maman aux fourneaux – comment ne pas reproduire ensuite le même schéma ? Comment élargir une vision de l’ordre social qui a été cultivée dès la prime enfance ?
Et d’ailleurs… pourquoi décideraient-ils de changer les choses ?
Cette attitude n’est finalement que pragmatique. Personne n’aurait idée de remettre en cause un système qui lui confère de confortables prérogatives. Certes, les hommes n’ont pas été éduqués à prendre en charge l’intendance domestique et se retrouvent donc dépourvus des compétences attenantes (1). Mais qu’importe, puisqu’il est attendu que leur compagne s’en chargera à leur place ?
Je ne pense pas que les hommes démissionnaires ne fassent pas exprès, ne se rendent pas compte, ni qu’ils soient, au fond, de bonne volonté. Je pense, au contraire, qu’ils ont parfaitement conscience de la charge qu’ils représentent pour leur conjointe. A moins d’être complètement aveugle, il est facile de voir quand un partage des tâches est inégalitaire – ou qu’il n’y a pas de partage du tout.
La question est : pourquoi modifieraient-ils leur comportement, puisque personne n’attend d’efforts de leur part ? Pourquoi abandonneraient-ils leurs privilèges, quand les femmes de leur vie acceptent – même à contrecœur – de les pérenniser ?
J’ai longtemps été un homme démissionnaire, ce qui fait que je les comprends d’autant mieux. J’ai en effet été éduquée à ne rien faire. Jusqu’à mes 18 ans, âge où j’ai quitté le foyer familial, je ne savais pas me nourrir seule. Je n’avais jamais touché ni machine à laver, ni balai, ni serpillière : la sphère domestique était pour moi une terre inconnue.
J’ai tout appris par moi-même. Ce fut long, et fastidieux.
Et si je n’aime toujours pas faire le ménage, j’en suis désormais au point où je cuisine mon propre granola – une magnifique progression, incontestablement.
Mais aurais-je eu la volonté d’acquérir ces compétences si j’avais su que, un jour, quelqu’un se chargerait de cuisiner, balayer, nettoyer, ranger, organiser pour moi ? Si je m’étais dit que cette période n’était que transitoire, jusqu’à ce que je puisse de nouveau mettre les pieds sous la table… ?
(1) Oui, ce sont bien des compétences qui s’acquièrent au fil d’un apprentissage plus ou moins long : personne ne naît avec le gène des courses, de l’aspirateur et du récurage de chiottes.
II- On accepte qu’ils soient des boulets
On connaît toutes et tous le cliché de l’emmanché incapable de faire cuire des pâtes sans mettre le feu à son lotissement, et de laver son gamin sans le noyer dans la baignoire.
C’est un ressort comique usé jusqu’à la corde, que la culture populaire continue pourtant d’exploiter ad nauseam – récemment, nous avons eu droit au film « 10 jours sans maman », dans lequel un DRH campé par Frank Dubosc se retrouve à gérer sa maison et ses quatre enfants pendant 10 jours (terrible – rendez-vous compte !). Capable de mener sa carrière d’une main de maître mais pas de laver ses slips, le pauvre se retrouve démuni devant l’ampleur de la tâche à accomplir. C’est qu’il n’a jamais eu à lever le petit doigt dans son foyer ! Là où une femme aussi incompétente se ferait immoler sur la place publique (monstre ! égoïste ! sorcière !), le papa abruti n’inspire qu’une tendresse amusée. La preuve : on en fait des films – supposément – comiques.
Les hommes bénéficient d’une incroyable indulgence de la société quand il est question de responsabilités domestiques. Certes, ils subissent un autre type de pression, dont il n’est pas question de nier le caractère délétère : ils sont en effet enjoints à jouer les mâles alpha, à surenchérir une virilité surannée qui s’accomplit dans le travail et les gros sous, et à étouffer leur vulnérabilité. Mais là où les hommes sont « uniquement » sommés de travailler, les femmes doivent travailler et faire tourner le foyer et s’occuper des enfants – c’est la fameuse « double journée ». Des injonctions multiples et un empilement des responsabilités qui les mènent parfois droit au burn-out.
Là encore, pourquoi les hommes décideraient-ils d’endosser leurs responsabilités domestiques quand leur incompétence dans ce domaine est non seulement acceptée, mais aussi encouragée ? Pire encore : quand le travail invisible et gratuit des femmes leur bénéficie directement, en termes de carrière et de finances ?
Et puis, quel meilleur alibi qu’une nullité supposément génétique pour continuer… à ne rien foutre ?
III- Les compétences « domestiques » sont dévalorisées
Un travail déconsidéré
Les compétences que réclame le travail domestique ont toujours été dévalorisées, précisément parce qu’elles sont considérées comme intrinsèquement « féminines ». Or, si les femmes savent d’instinct préparer les repas et plier le linge, pourquoi attacher une quelconque valeur à ce travail ? D’autant que ce dernier n’a pas vocation à produire quoi que ce soit et doit être répété tous les jours, perpétuant de ce fait un cycle éternel.
Sans aller jusqu’à exalter le travail ménager – chiant, mais nécessaire – nous pourrions au moins nous accorder sur le fait qu’il s’agit d’un savoir-faire indispensable à tout être humain. Je ne parle pas ici de la survie qui consiste à se nourrir quotidiennement de pizzas surgelées et à nettoyer son appartement juste assez pour ne pas mourir enfoui sous la crasse. Je parle de savoir maintenir un espace de vie propre et respirable, cuisiner des repas équilibrés, laver son linge et anticiper les événements de la vie quotidienne – les courses, le paiement des factures, les rendez-vous médicaux, le passage à la Poste, etc.
Car, tout aussi prosaïque qu’il soit, le travail domestique n’en demeure pas moins indispensable. Et c’est bien pour cette raison que de nombreuses personnes le sous-traitent : quelle que soit notre profession et notre position dans la hiérarchie sociale, nous ne pouvons fonctionner sans repas pris à heures régulières, sans draps ni vêtements propres, sans structure et/ou personnel pour gérer nos enfants.
Ce travail est l’ossature invisible de notre existence. Il ne nous sert pas uniquement à survivre, mais bien à vivre, dans les meilleures conditions possibles.
Le prestige de la chaussette sale
Ce n’est pas nouveau : il existe une division culturelle entre ce qui est « féminin » (considéré comme terre à terre, banal, quotidien) et ce qui est « masculin » (vu à l’inverse comme technique, complexe, élevé).
Prenons l’exemple du père qui change son enfant ou lui cuisine une purée de carottes maison. Alors que, réalisées par des mains féminines, ces activités restent bêtement prosaïques, elles se parent de vertus jusqu’alors insoupçonnées lorsque c’est papa qui s’y colle.
De la même manière, les femmes qui cuisinent tous les jours dans l’intimité de leur foyer n’impressionnent personne : elles ne font que remplir la « fonction » qui leur est dévolue. En revanche, le regard posé sur les hommes qui mitonnent de bons petits plats est bien plus enthousiaste, voire admiratif. Le secteur de la cuisine « professionnelle » reste à cet égard un bastion essentiellement masculin : 75% des cuisiniers professionnels sont des hommes, et seulement 10% de femmes officient dans la restauration gastronomique.
Mais dans l’intimité du foyer, elles sont celles qui préparent les repas.
N’y a t-il pas là un éclatant paradoxe ? Si les hommes cuisinent vraiment mieux que les femmes, pourquoi ne mettent-ils pas leurs compétences à profit au sein de leur foyer ?
Ce serait oublier que deux règles président à la répartition inégale des tâches :
- toute activité se pare d’un soudain prestige social dès lors qu’elle est exercée par des hommes mais demeure triviale tant qu’elle reste pratiquée par des femmes,
- les hommes veulent (et peuvent) bien prendre en charge certaines tâches… mais uniquement si cela s’inscrit dans une trajectoire professionnelle socialement valorisée et rémunérée, comme la cuisine.
Or, on retire bien peu de gloire (et encore moins d’argent) à vider le lave-vaisselle et à ramasser les chaussettes sales. Pourquoi donc investir le champ de la vie domestique – invisible, gratuit, méprisé – quand tant de lauriers attendent ailleurs ?
IV – Education genrée oblige, les femmes partent avec une longueur d’avance
Enfin, les femmes apprennent beaucoup plus tôt que les hommes à s’occuper de l’intendance domestique : dès l’enfance, elles sont plus souvent incitées à débarrasser, faire le ménage, cuisiner ou s’occuper de leurs frères et sœurs. « Surentraînées », conditionnées, elles apprennent très tôt à effectuer les gestes du quotidien et à les considérer comme étant de leur ressort.
Mais au-delà de l’éducation genrée, une autre composante entre en jeu, et elle a tout à voir avec la masculinité toxique.
En effet, les hommes ne sont pas incités à prendre soin d’eux, de leur santé, de leur alimentation, de leur intérieur – ce n’est pas « viril », c’est un truc de « fille », donc un sujet de moqueries.
Une négligence qu’ils paient cher : leur espérance de vie est inférieure de 6 ans à celle des femmes, et lorsqu’ils sont célibataires – donc livrés à eux-mêmes – ils se suicident deux fois plus que leurs homologues en couple, tout en étant beaucoup plus exposés aux risques de dépression et de maladie mentale.
Il n’y a rien de glorieux à ne pas savoir prendre soin de soi et des autres. La crise que nous traversons en ce moment en est le glaçant rappel : nous avons toutes et tous besoin de vivre dans des conditions décentes, de nous nourrir, de nous soigner, de protéger notre santé, mais aussi de savoir veiller sur nos proches.
Le travail du care n’a rien de cosmétique : si aucun prestige social ne lui est rattaché, il n’en demeure pas moins essentiel puisqu’il est celui qui nous maintient en vie.
Aussi, nous devons à tout prix « dégenrer » ces compétences dont tout être humain a besoin pour vivre décemment.
J’aurais aimé que cette crise nous montre des hommes qui investissent massivement le champ du care – que ce soit pour coudre des masques, cuisiner pour leur famille, s’occuper de leurs enfants ou faire les courses pour leurs voisin-es. Je ne doute pas que ces hommes existent. Mais à l’échelle de la société, ils sont encore trop peu nombreux.
Oui, j’aurais aimé que la solidarité, le soin, le confort, l’intendance ne nous montrent pas qu’un visage féminin. Il nous faudra apprendre de cette épreuve. Commençons par éduquer filles et garçons de la même manière. Cessons de croire à un prétendu « ordre naturel », d’essentialiser les femmes pour obtenir leur soumission. Cessons de reproduire des schémas inégalitaires. Refusons la fatalité.
Un autre monde est possible.
Bonjour,
Je me suis aussi longtemps posée cette question, sachant que, enfant, je devais aider ma mère et que jamais il n’était demandé à mon frère d’en faire autant.
J’ai longtemps refusé de m’occuper du ménage, de la lessive, de la vaisselle etc, et ce n’est pas ma priorité. Je dis toujours que je ne suis pas une fée du logis.
J’ai trouvé ma réponse en lisant « La domination masculine » de Pierre Bourdieu où j’ai compris (ce que je subodorais déjà) que les taches domestiques considérées comme subalternes ne sont justement pas des pratiques pensables pour ceux qui sont censés détenir le pouvoir.
Tout comme nous sommes éduquées, nous les filles, à l’inertie et la soumission, les garçons le sont à l’action et la domination, et à pratiquer des activités valorisantes.
Par exemple, on entend encore très très souvent dire que, si un garçon aime faire la cuisine, il deviendra sûrement grand chef, mais on lui laisse rarement apprécier faire la cuisine juste pour cuisiner, puisque nous mangeons tous et qu’il est « quand même pratique » de connaître les rudiments culinaires.
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Finalement, je me demande pourquoi les femmes acceptent ce qui semble être un état de fait.
Ici, l’homme fait le ménage, la bouffe, vide le lave vaisselle et sait aussi plier le linge.
En même temps, je n’ai jamais accepté d’être la seule à faire ces tâches. D’un autre côté, je peux aussi prendre la faux à l’époque des foins, m’occuper des animaux, tronçonner etc… Ici, on fait ce qu’il y a à faire et si l’un de nous est « défaillant », l’autre prend le relais sans qu’il soit question de « genre ».
Jeune, j’ai connu un mec qui avait le cul dans le canapé en attendant le service…..je l’ai viré au bout de 3 mois.
J’ai vécu à Paris avant de revenir vers le monde agricole mais dans les deux cas, homme et femme sont complémentaires.
Aujourd’hui, transhumance 🐎. L’homme a préparé le pique nique hier soir et nous faisons de chaque tâche quelque chose d’agréable, c’est peut être le secret 😉.
Je te souhaite une belle journée.
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Oui, je me le demande aussi… Même si je connais la réponse (= conditionnement social) !
Mais je trouve qu’on est beaucoup trop fatalistes sur cette question. Ça fait 20 ans qu’on répète que la répartition des tâches ménagères stagne, et en même temps on ne fait rien pour y remédier. C’est d’éducation collective dont il s’agit, des hommes évidemment, mais aussi des femmes.
En tout cas, tu as l’air d’avoir trouvé un très bon équilibre dans ton couple et ça fait plaisir à entendre 🙂
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Tu as probablement raison sur le conditionnement social. Je suis Celte et dans ma culture, hommes et femmes sont complémentaires donc il n’y a pas de répartition des tâches. Chacun doit pouvoir remplacer l’autre (maladie, guerre, décès…). Mon arrière grand mère était Druide, car rien n’est réservé à l’homme ou à la femme. Quand j’étais petite, je faisais autant les foins que la cuisine ou le jardin, comme les garçons.
Une culture Gauloise qui s’est perdue avec l’évangélisation car dans les religions chrétienne et musulmanes, la femme représente le péché originel.
Ben oui, Ève a donné à Adam la pomme, la fameuse pomme qui a fichu le bordel 😱
C’est probablement la raison du fatalisme : c’est écrit dans la Bible !!!
Depuis, la femme doit se racheter aux yeux de Dieu si j’ai bien compris le principe.
Chez les Celtes, la seule réelle divinité, c’est la nature. Mais les fêtes solaires sont « masculines » alors que les fêtes lunaires sont féminines. Il y a toujours un équilibre.
J’ai réfléchi en écrivant, je te demande pardon pour le côté brouillon. Je suis en train de remercier ma culture : pas de conditionnement 😉. Mon couple n’est que la continuité de ce mode de vie.
D’ailleurs, pendant que j’écris, l’homme me prépare de la tomme en salade 😂. J’ai fait 10km de marche en montagne pour déplacer nos chevaux, une journée sympa mais après deux mois de restrictions dans les déplacements, je me suis ramollie 😂😂😀
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Oui l’éducation est essentielle comme toujours ! Les schémas sont appris très (trop) tôt.
Je crois qu’il faut aussi que les femmes se rebellent et ça commence dans leur foyer. Comment ? En arrêtant de faire certaines tâches. Moi par exemple je ne comprends pas pourquoi c’est madame qui lave le linge de tout le monde et que monsieur gueule parce que sa chemise est encore dans le bac à linge. Les filles faudrait peut-être commence par là : poser des règles dès le départ.
J’ai connu beaucoup de femmes qui me disaient : « ah bon ce n’est pas toi qui lave le linge de ton mari ? ». J’étais choquée qu’elles n’aient même pas pensé que leurs messieurs pouvaient aussi laver leur linge.
L’exemple de la cuisine m’a toujours énervé. C’est l’exemple par excellence !
Rien n’est masculin ou féminin, seulement l’apprentissage…
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« Ce n’est pas toi qui lave le linge de ton mari »… Mais quelle horreur ! Ça ne m’étonne pas que la répartition des tâches stagne autant, il y a un vrai travail à faire sur les mentalités. Et c’est d’autant plus triste lorsque ça vient des femmes elles-mêmes…
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Bravo pour cet article, mais je propose le mien (écrit avant cette lecture) en complémentaire (Violence, répression, deux remarques). Donc ma suggestion : ne dites pas « Nous n’éduquons pas les hommes aux taches ménagères », mais dites « Les hommes devraient s’éduquer tout seuls comme des grands aux taches ménagères ! » Or les hommes ont mis un TABOU à cela (j’en parle à l’aise : j’ai pu le surmonter après 50 ans d’efforts inconsistants, simplement parce que ma compagne était souffrante et me disait à chaque question : tu sais te débrouiller ! et j’en profite tous les jours de cette compétence débrouillarde). Et ce tabou est partagé socialement. Derrière ce tabou institué (Bourdieu, un peu), il y a cette question de la valorisation, qui se fait dans son propre groupe de genre. Donc l’homme ne se valorise pas aux yeux des amis et à son propre regard dans les yeux de ses amis, à bien cuisiner. Il faudra un changement à plusieurs marches d’escalier. Bonne continuation…
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